vai alla home page
versione italiana versione francese



1 ville - 1 écrivain

Le principe de cette rubrique est de proposer des textes d'écrivains sur une ville européenne de leur choix. L’idée est de proposer ainsi une sorte de galerie de portraits d’un certain nombre de villes qui font l'Europe.

En espérant que vous serez intéressés par notre projet, veuillez recevoir nos amitiés littéraires les plus sincères.

La rédaction de Culture a confine


Si vous êtes intéressé par notre projet et que vous voulez nous envoyer vos textes, ou si vous voulez des renseignements supplémentaires, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : n.gobenceaux@cultureaconfine.net.


FLORENCE 1840 – A. Dumas (Une année à Florence, extraits)

  • Pendant l'été Florence est vide. Encaissée entre ses hautes montagnes, bâtie sur un fleuve qui pendant neuf mois ne roule que de la poussière, exposée sans que rien l'en garantisse à un soleil ardent que reflètent les dalles grisâtres de ses rues et les murailles blanchies de ses palais, Florence, moins l'aria cattiva, devient comme Rome une vaste étuve du mois d'avril au mois d'octobre ; aussi y a-t-il deux prix pour tout : prix d'été et prix d'hiver. Il va sans dire que le prix d'hiver est double du prix d'été ; cela tient à ce qu'à la fin de l'automne une nuée d'Anglais de tout rang, de tout sexe, de tout âge, et surtout de toutes couleurs, s'abat sur la capitale de la Toscane.
    Nous étions arrivés dans le commencement du mois de juin, et l'on préparait tout pour les fêtes de la Saint-Jean.
    A part cette circonstance, où il est simple que la ville tienne à faire honneur à son patron, les fêtes sont la grande affaire de Florence. C'est toujours fête, demi-fête ou quart de fête ; dans le mois de juin, par exemple, grâce à l'heureux accouchement de la grande-duchesse, qui eut lieu le 10 ou le 12, et qui par conséquent se trouva placé entre les fêtes de la Pentecôte et de la Saint-Jean, il n'y eut que cinq jours ouvrables. Nous étions donc arrivés au bon moment pour voir les habitants, mais au mauvais pour visiter les édifices, attendu que, les jours de fête, tout se ferme à midi.
    […]
    La première chose qui frappe, quand on visite cette ancienne reine du commerce, est l'absence de cet esprit commercial qui a fait d'elle une des républiques les plus riches et les plus puissantes de la terre. On cherche, sans la pouvoir trouver, cette classe intermédiaire et industrielle qui peuple les rez-de-chaussées et les trottoirs des rues de Paris et de Londres. A Florence, il n'y a que trois classes visibles : l'aristocratie, les étrangers et le peuple. Or, au premier coup d'oeil, il est presque impossible de deviner comment et de quoi vit ce peuple. En effet, à part deux ou trois maisons princières, l'aristocratie dépense peu et le peuple ne travaille pas : c'est qu'à Florence l'hiver défraie l'été. A l'automne, vers l'époque où apparaissent les oiseaux de passage, des volées d'étrangers, Anglais, Russes et Français s'abattent sur Florence. Florence connaît cette époque ; elle ouvre les portes de ses hôtels et de ses maisons garnies, elle y fait entrer pêle-mêle, Français, Russes et Anglais, et jusqu'au printemps elle les plume.
    Ce que je dis est à la lettre, et le calcul est facile à faire. Du mois de novembre au mois de mars, Florence compte un surcroît de population de dix mille personnes ; or, que chacune de ces dix mille personnes dépense, toutes les 24 heures, trois piastres seulement, je cote au plus bas trente mille piastres s'écoulent quotidiennement par la ville. Cela fait quelque chose comme cent quatre-vingt mille francs par jour ; soixante mille personnes vivent là dessus.
    […]
    Florence a donc deux aspects : son aspect d'été, son aspect d'hiver. Il faut en conséquence être resté un an à Florence, ou y être passé à deux époques opposées, pour connaître la ville des fleurs sous sa double face.
    L'été, Florence est triste et à peu près solitaire : de huit heures du matin à quatre heures du soir, le vingtième de sa population à peine circule sous un soleil de plomb, dans ses rues aux portes et aux fenêtres fermées ; on dirait une ville morte, et visitée par des curieux seulement, comme Herculanum et Pompeïa. A quatre heures, le soleil tourne un peu, l'ombre descend sur les dalles ardentes et le long des murailles rougies, quelques fenêtres s'entrebâillent timidement pour recueillir quelques souffles de brise Les grandes portes s'ouvrent, les calèches découvertes en sortent toutes peuplées de femmes et d'enfants, et s'acheminent vers les Cachines. Les hommes, en général, s'y rendent à part, en tilbury, à cheval ou à pied.
    Les Cachines j'écris le mot comme il se prononce, c'est le bois de Boulogne de Florence, moins la poussière, et plus la fraîcheur. On s'y rend par la porte del Prato, en suivant une grande allée d'une demi-lieue à peu près, toute plantée de beaux arbres. Au bout de cette allée, se trouve un casino appartenant au grand-duc. Devant ce casino, une place qu'on appelle le Piazzonne ; quatre allées aboutissent à cette place, et offrent aux voitures des dégagements parfaitement ménagés.
    Les Cachines forment deux promenades : la promenade d'été, la promenade d'hiver. L'été, on se promène à l'ombre ; l'hiver au soleil ; l'été au Pré, l'hiver à Longo-l'Arno.
    L'une et l'autre de ces promenades sont essentiellement aristocratiques ; le peuple n'y paraît même pas. Une des choses particulières encore aux Toscans, est cette distinction des rangs que les classes inférieures maintiennent avec soin, loin de chercher, comme en France, à les effacer éternellement. […]

     

Tutti gli articoli

  • BERLIN 64 - Michel Butor (texte)


    C'était peu après l'érection du Mur. La Fondation Ford, désireuse d'attirer l'attention sur cet événement, avait eu l'idée d'inviter pour un an dans l'ancienne capitale, fendue alors comme un vieux tronc d'arbre, un certain nombre d'artistes, musiciens et même écrivains de diverses nationalités. J'ai eu la chance d'être proposé. Ma situation financière n'était guère brillante; nous habitions avec nos trois filles dans un petit appartement du XVème arrondissement. J'ai accepté avec reconnaissance.
  • TARENTE vers 349 av.JC - Platon (Le voyage de Platon en Italie, extrait)


    TARENTE est plus vaste et plus peuplée qu'Athènes. Elle est, après Syracuse, la première des villes d'Italie et de Sicile. Parmi les villes de la Grèce, elle serait la première. L'enceinte de la ville représente un triangle qui a son sommet placé entre l’orient et le midi la base est le seul côté qui se lie avec !a terre; les deux autres sont baignés par la mer.
  • ATHENES 1832 – A. De Lamartine (Le voyage en Orient, extraits)


    A mesure que nous descendions vers le fond de la vallée profonde et déserte qu’ombrage le temple de Thésée, le Pnyx, l’Aréophage et la colline des Nymphes, nous découvrions une plus vaste étendue de la ville moderne, qui se déployait sur notre gauche, semblable à tout ce que nous avions vu ailleurs. – Assemblage confus, vaste, morne, désordonné, de huttes écroulées, de pans de murs encore debout, de toits enfoncés, de jardins et de cours ravagés, de monceau de pierres entassées, barrant les chemins et roulant sous les pieds ;
  • PALMA DE MAJORQUE 1838 - G. Sand, (Un hiver à Majorque, extrait)


    Nous arrivâmes à Palma au mois de novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin. Nous avions quitté Paris quinze jours auparavant, par un temps extrêmement froid ; ce nous fut un grand plaisir, après avoir senti les premières atteintes de l’hiver, de laisser l’ennemi derrière nous. À ce plaisir se joignit celui de parcourir une ville très caractérisée, et qui possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté.
  • FLORENCE 1840 – A. Dumas (Une année à Florence, extraits)


    Pendant l'été Florence est vide. Encaissée entre ses hautes montagnes, bâtie sur un fleuve qui pendant neuf mois ne roule que de la poussière, exposée sans que rien l'en garantisse à un soleil ardent que reflètent les dalles grisâtres de ses rues et les murailles blanchies de ses palais, Florence, moins l'aria cattiva, devient comme Rome une vaste étuve du mois d'avril au mois d'octobre ; aussi y a-t-il deux prix pour tout : prix d'été et prix d'hiver.






Dossier | Contatti | Manifesto | Redazione|
Copyright © 2003 cultureaconfine.org - periodico trimestrale - all rights are reserved
anno 2007 n.0
Amministrazione