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1 ville - 1 écrivain

Le principe de cette rubrique est de proposer des textes d'écrivains sur une ville européenne de leur choix. L’idée est de proposer ainsi une sorte de galerie de portraits d’un certain nombre de villes qui font l'Europe.

En espérant que vous serez intéressés par notre projet, veuillez recevoir nos amitiés littéraires les plus sincères.

La rédaction de Culture a confine


Si vous êtes intéressé par notre projet et que vous voulez nous envoyer vos textes, ou si vous voulez des renseignements supplémentaires, vous pouvez nous contacter à l’adresse suivante : n.gobenceaux@cultureaconfine.net.


ATHENES 1832 – A. De Lamartine (Le voyage en Orient, extraits)


  • A mesure que nous descendions vers le fond de la vallée profonde et déserte qu’ombrage le temple de Thésée, le Pnyx, l’Aréophage et la colline des Nymphes, nous découvrions une plus vaste étendue de la ville moderne, qui se déployait sur notre gauche, semblable à tout ce que nous avions vu ailleurs. – Assemblage confus, vaste, morne, désordonné, de huttes écroulées, de pans de murs encore debout, de toits enfoncés, de jardins et de cours ravagés, de monceau de pierres entassées, barrant les chemins et roulant sous les pieds ; tout cela couleur de ruines récentes, de ce gris terne, flasque, décoloré, qui n’a pas même pour l’œil la sainteté du temps écoulé ni la grace des ruines. – Nulle végétation excepté trois ou quatre palmiers, semblables à des minarets turcs restés debout sur la ville détruite : ça et là quelques maisons au formes vulgaires et modernes, récemment relevées par quelques Européens ou quelques Grecs de Constantinople. – Maisons de nos villages de France ou d’Angleterre, toits élevés sans grâce, fenêtres nombreuses et étroites ; – absence de terrasse, de lignes architecturales, de décorations ; auberges pour la vie, bâties en attendant une destruction nouvelle, mais rien de ces palais qu’un peuple civilisé élève avec confiance pour lui et les générations à naître. – Au milieu de tout ce chaos, mais rares, quelques pans de stade, quelques colonnes noirâtres de l' arche d' Adrien ou de Lazora, le dôme de la tour des vents ou de la lanterne de Diogène, appelant l' oeil et ne l' arrêtant pas. – devant nous grandissait et se détachait du tertre gris où il est placé, le temple de Thésée, isolé, découvert de toutes parts, debout tout entier sur son piédestal de rochers ; – ce temple, après le Parthénon, le plus beau, selon la science, que la Grèce ait élevé à ses dieux ou à ses héros.

    […]

    Du milieu des ruines qui furent Athènes, et que les canons des grecs et des turcs ont pulvérisées et semées dans toute la vallée et sur les deux collines où s'étendait la ville de Minerve, une montagne s'élève à pic de tous les côtés. — D'énormes murailles l'enceignent; et, bâties à leur base de fragments de marbre blanc, plus haut avec les débris de frises et de colonnes antiques, elles se terminent dans quelques endroits par des créneaux vénitiens. Cette montagne ressemble à un magnifique piédestal, taillé par les dieux mêmes pour y asseoir leurs autels. Son sommet, aplani pour recevoir les aires de ces temples, n'a guère que cinq cents pieds de longueur sur deux ou trois cents pieds de large. Il domine toutes les collines qui formaient le sol d'Athènes antique et les vallées du Pentélique, et le cours de l'Ilissus, et la plaine du Pirée, et la chaîne des vallons et des cimes qui s'arrondit et s'étend jusqu'à Corinthe, et la mer enfin semée des îles de Salamine et d'Égine, où brillent au sommet les frontons du temple de Jupiter panhellénien. — Cet horizon est admirable encore aujourd'hui que toutes ces collines sont nues, et réfléchissent, comme un bronze poli, les rayons réverbérés du soleil de l'Attique. Mais quel horizon Platon devait avoir de là sous les yeux, quand Athènes, vivante et vêtue de ses mille temples inférieurs, bruissait à ses pieds comme une ruche trop pleine; quand la grande muraille du Pirée traçait jusqu'à la mer une avenue de pierre et de marbre pleine de mouvement, et où la population d'Athènes passait et repassait sans cesse comme des flots; quand le Pirée lui-même et le port de Phalère, et la mer d'Athènes, et le golfe de Corinthe, étaient couverts de forêts de mâts ou de voiles étincelantes; quand les flancs de toutes les montagnes, depuis les montagnes qui cachent Marathon jusqu'à l'acropolis de Corinthe, amphithéâtre de quarante lieues de demi-cercle, étaient découpés de forêts, de pâturages, d'oliviers et de vignes, et que les villages et les villes décoraient de toutes parts cette splendide ceinture de montagnes! — Je vois d'ici les mille chemins qui descendaient de ces montagnes, tracés sur les flancs de l'Hymette, dans toutes les sinuosités des gorges et des vallées, qui viennent toutes, comme des lits de torrents, déboucher sur Athènes. — J'entends les rumeurs qui s'en élèvent, les coups de marteau des tireurs de pierre dans les carrières de marbre du mont Pentélique, le roulement des blocs qui tombent le long des pentes de ses précipices, et toutes ces rumeurs qui remplissent de vie et de bruit les abords d'une grande capitale. — Du côté de la ville, je vois monter par la voie sacrée, taillée dans le flanc même de l'Acropolis, la population religieuse d'Athènes, qui vient implorer Minerve et faire fumer l'encens de toutes ces divinités domestiques à la place même où je suis assis maintenant, et où je respire la poussière seule de ces temples.


     

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  • BERLIN 64 - Michel Butor (texte)


    C'était peu après l'érection du Mur. La Fondation Ford, désireuse d'attirer l'attention sur cet événement, avait eu l'idée d'inviter pour un an dans l'ancienne capitale, fendue alors comme un vieux tronc d'arbre, un certain nombre d'artistes, musiciens et même écrivains de diverses nationalités. J'ai eu la chance d'être proposé. Ma situation financière n'était guère brillante; nous habitions avec nos trois filles dans un petit appartement du XVème arrondissement. J'ai accepté avec reconnaissance.
  • TARENTE vers 349 av.JC - Platon (Le voyage de Platon en Italie, extrait)


    TARENTE est plus vaste et plus peuplée qu'Athènes. Elle est, après Syracuse, la première des villes d'Italie et de Sicile. Parmi les villes de la Grèce, elle serait la première. L'enceinte de la ville représente un triangle qui a son sommet placé entre l’orient et le midi la base est le seul côté qui se lie avec !a terre; les deux autres sont baignés par la mer.
  • ATHENES 1832 – A. De Lamartine (Le voyage en Orient, extraits)


    A mesure que nous descendions vers le fond de la vallée profonde et déserte qu’ombrage le temple de Thésée, le Pnyx, l’Aréophage et la colline des Nymphes, nous découvrions une plus vaste étendue de la ville moderne, qui se déployait sur notre gauche, semblable à tout ce que nous avions vu ailleurs. – Assemblage confus, vaste, morne, désordonné, de huttes écroulées, de pans de murs encore debout, de toits enfoncés, de jardins et de cours ravagés, de monceau de pierres entassées, barrant les chemins et roulant sous les pieds ;
  • PALMA DE MAJORQUE 1838 - G. Sand, (Un hiver à Majorque, extrait)


    Nous arrivâmes à Palma au mois de novembre 1838, par une chaleur comparable à celle de notre mois de juin. Nous avions quitté Paris quinze jours auparavant, par un temps extrêmement froid ; ce nous fut un grand plaisir, après avoir senti les premières atteintes de l’hiver, de laisser l’ennemi derrière nous. À ce plaisir se joignit celui de parcourir une ville très caractérisée, et qui possède plusieurs monuments de premier ordre comme beauté ou comme rareté.
  • FLORENCE 1840 – A. Dumas (Une année à Florence, extraits)


    Pendant l'été Florence est vide. Encaissée entre ses hautes montagnes, bâtie sur un fleuve qui pendant neuf mois ne roule que de la poussière, exposée sans que rien l'en garantisse à un soleil ardent que reflètent les dalles grisâtres de ses rues et les murailles blanchies de ses palais, Florence, moins l'aria cattiva, devient comme Rome une vaste étuve du mois d'avril au mois d'octobre ; aussi y a-t-il deux prix pour tout : prix d'été et prix d'hiver.






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