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Biblioforum


Fleischer A., Le carnet d’adresses , Ed. Seuil, La Librairie du XXIè siècle, 2008



  • Marc Augé, dans la même collection, La Librairie du XXIè siècle aux éditions du Seuil, a interrogé le métro ou les non-lieux, Alain Fleischer interroge quant à lui son carnet d’adresse. Autobiographie. A 60 ans passés, l’âge de la retraite pour certain, un âge de bilan souvent, l’auteur (mais aussi cinéaste, photographe, essayiste, professeur) fait un retour sur une période de sa vie, celle des années 70.

    Formellement ce livre comprend trois parties : un long commentaire sur ce qu’est un carnet d’adresse ; l’A, B, C du carnet personnel (du moins l’un de ses carnets des années 1970 semble-t’il) de l’écrivain ; et une conclusion. (et aussi une nouvelle). Le sous-titre est ‘Fragment autobiographique 8’, nous nous apprêtons donc bien à effectuer une plongée dans le véritable carnet de l’auteur-cinéaste, avec des vrais gens. Nous nous interrogeons alors : serions-nous voyeuristes par hasard ? (« Ah il a rencontré Adjani, voyons voir ce qu’il en dit ») A. Fleischer va rapidement nous éconduire de cette pensée-là ; son objectif est ailleurs, plutôt à chercher du côté de la sociologie culturelle. Au fil des pages, il va nous livrer son monde de cette époque, ses relations, ses rencontres marquantes ou bien moins, ses oublis aussi. Tout cela va révéler un réseau, un monde, une pratique culturelle (aux deux sens du terme). Ce que l’autre me fait dire de moi. Ce livre interroge aussi la façon dont l’autre nous révèle puisqu’une des grande chose de cet ouvrage est que Fleischer nous parle de lui en évoquant les autres, reprenant l’adage « Dis-moi qui tu fréquente, je te dirais qui tu es… » ; mais paradoxalement « le carnet d’adresse ne prévoit pas de place pour celui à qui il appartient » ; et d’autres pensées aussi sur le nom, sur la façon de nous appeler les uns les autres qui va démarquer ou non une certaine intimité. Toute une époque rattachée à un carnet, « Le carnet d’adresse permet de suivre comment un individu affronte son temps ».

    Les années Jourdan. Qui retrouve-t-on dans ce carnet d’adresse alors ? Toutes sortes de personnes en réalité, des gens connus (cinéastes – Chatiliez…, acteurs Géraldine Chaplin…- , écrivains -Blanchot est une rencontre décisive, Barthes, artistes - Buren, Calle, Chomette…) ou des anonymes (collègues, contacts administratifs, anciens copains de classe, élèves…), des gens anonymes sur lesquels Fleischer a des choses à dire ou des gens célèbres sur lesquels il n’a pas grand-chose à raconter ou bien l’inverse, des administrations et festivals (CNC, Biennale de Paris…) ou une marque de caméra. Et un nom revient régulièrement dans les notices, une sorte de pivot autour duquel se construit le monde d'A. Fleischer, celui de l'actrice-compagne d'alors Catherine Jourdan Un nom en appelle un autre.  Apparaissent donc des gens qu’il a fréquentés régulièrement, ou des rendez-vous ponctuels qui ont fait apparaître un nom dans le carnet, « Un carnet d’adresse recèle ces deux extrêmes : le nom d’une personne dont on ne sait plus rien et dont on ne peut dire que cela, et le nom d’une personne qui ouvre sur toute une partie de soi-même ». Ce livre est donc l’occasion d’évoquer des expériences. Avec une tendresse particulière pour les oubliés (parfois prétextes à des divagation), Alain Fleischer s’excuse de ne pas se rappeler les circonstances de leur rencontre ; avec beaucoup moins de tendresse et sans consensualisme il n’hésite pas à lancer quelques piques envers certains des pensionnaires du carnet.

    L’image des années 1970. Un carnet d’adresse, par-delà son aspect pratique et fonctionnel, développe donc tout un réseau qui permet de dégager une certaine image d’une personne. Le réseau d’Alain Fleischer dévoile un monde de l’image et intéressera notamment ceux qui portent un intérêt au cinéma (je n’ose pas dire alternatif), au monde de l’art contemporain et à celui de la photographie.

    N. Gobenceaux – Septembre 2008


    Du même auteur : Prolongations (ed. Gallimard)




     

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