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Biblioforum


Enard M., Zone, Acte Sud, 2008



  • =====Le porteur de valise du train de Rome=====


    Enard M., Zone, Acte Sud, 2008



    Milan==============================================================

    Matthias Enard vient de publier son troisième roman. ZONE. Pour présentation, cet écrivain est né en 1972, et a abordé la guerre dans son premier roman La perfection du tir (2003). La guerre (les guerres) qui est (sont) au centre de ce nouveau roman, Matthias Enard s’y est intéressé dès 1991 lorsqu’il accompagne un photographe pour faire un reportage au Liban. Il s’intéressera aussi aux récits de combattants rencontrant des combattants de la guerre Iran-Irak. Ce monde arabe a beaucoup marqué Matthias Enard, au point qu’il fasse sa thèse en Iran. Aujourd’hui, Matthias Enard enseigne le persan à Barcelone.

    ==========Lodi=====================================================

    Dans ce récit, le protagoniste est un espion -un espion de la mémoire- qui doit rejoindre Rome pour apporter une mystérieuse valise au Vatican en échange de laquelle il récupérera une forte somme d’argent. Après avoir manqué l’avion pour la Ville, il se retrouve à prendre le train Milan-Rome dans lequel il va lire un livre libanais, regarder le paysage, mais aussi et surtout faire un retour sur sa vie de violence, une vie à laquelle il aimerait échapper à présent. Ce retour sur lui-même lui permettra de nous présenter sa « collection de lépidoptères » inquiétants, de bourreaux en tous genres.

    ============================Parme==================================

    Le narrateur nous plonge donc dans son passé, à la fois milicien et érudit qui nous permettra de parcourir une partie des conflits qui jalonnent l’Europe contemporaine. Ces fantômes de l’Europe nous mènerons des nazis à la guerre de Yougoslavie (il est beaucoup question de la Croatie dans ce texte, du fait de cette origine du narrateur) et au néofascisme en parcourant notamment le bassin méditerranéen évoquant aussi bien Franco que les combattants libanais,  en remontant à Cervantès ou Savonarole, en passant par le capitaine Haddock.

    =================================================Reggio d’Emilie=====

    Cette double dimension spatiale et historique est très intéressante dans le cadre de notre revue puisque l’auteur nous fait réellement parcourir une partie de l’Europe et du pourtour méditerranéen. Il tisse un réseau de souvenirs et d’observations ; un lieu, une personne emmène vers un autre lieu, une autre personne. Le tout en observant ces différentes contrées, notant par exemple des mutations de société comme le fait que dans l’après Guerre froide l’Islam remplace les rouges, nous entraînant dans des lieux comme le ghetto ‘intellectuel’ de Thieresenstatd, ou bien dans des histoires comme celle du juif Saltiel qui se sauve pour une femme et qui va au drame pour cette même femme ou du celle du photographe catalan Francesc Boix.
    Ce lieu mouvant (on ne fait rien (ou tout) tout en se dirigeant quelque part) qu’est le train est fort bien choisi pour évoquer ce retour sur lui-même qu’effectue le narrateur, d’autant que sa vie est placée sous le signe du voyage.

    ====Modène=========================================================

    Mais un voyage en train, ce sont aussi les paysages. Ceux qui sont traversés et ceux que rappellent ces paysages que l’on traverse. M. Enard nous en livre un certain nombre. Arrêtons nous sur quelques visions (en partie ferroviaires) de l’Italie : « Les Vénitiens ont cette faculté atavique d’ignorer tout ce qui n’est pas eux, de ne pas voir, de faire disparaître l’étranger, et ce mépris souverain, cette bizarre noblesse surannée de l’assisté permettant d’ignorer absolument la main qui le nourrit n’était pas désagréable » ; «[…] nous, le plus souvent silencieux, étrangers qui ne nous ouvrons pas plus l’un à l’autre que nous ne le faisons à nous même, obscur, obtus, perdus dans les innombrables rails qui entourent la gare de Bologne nœud ferroviaire inextricable […], une gare divisée en deux parties égales où au contraire de Milan le gigantisme du bâtiment est remplacé par la profusion des voies » ; « comme Santa Lucia à Venise Termini à Rome Santa Maria Novella est un cul de sac, nous repartons, je fais maintenant face à la destination, Rome est devant moi, Florence défile, la noble Florence saupoudrée de coupoles où l’on tortura allègrement Savonarole et Machiavel ».

    =========================Bologne====================================

    Compagnons de voyages : les cités comme Malcom Lowry sous son deuxième volcan en Sicile, Cervantès saoul et nu, le photographe Francesc Boix, Joyce sur le grand quai de Trieste avec sa jeune épouse, Brasillach…, mais aussi indirectement comme Dante pour l’infernal, Butor pour sa modification (et l’audace d’écriture), Mak pour son tour d’Europe. Notamment.

    ===========================================Prato====================

    Avec ce point de vue original d’un criminel de guerre sur tous ces conflits, M. Enard nous met face à l’histoire, face aux contradictions des Etats (l’Etat français et la reconnaissance du génocide arménien), de la justice (lorsqu’il égratigne le Tribunal Pénal International).
    Après l’enfer, le narrateur fait en quelque sorte le pèlerinage à Rome pour se faire pardonner, pour se pardonner à lui-même peut-être.

    ==============================Florence===============================

    Un livre singulier donc, qui pourrait se lire d’une traite d’une part du fait qu’il n’y a pas de point (il nous faut alors apprendre à ne pas finir une phrase) et d’autre part tant l’auteur arrive à nous captiver, à nous entraîner dans une géohistoire dont, sinon notre monde du moins notre Zone, est imprégné(e).

    ===============================================================Rome.



    N. Gobenceaux - Janvier 2009


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