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Biblioforum


Jean-Pierre FAYE, L’Ecluse, éd. Hermann, 2009

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    En cette année de commémoration de l’anniversaire de la chute du mur de Berlin (9 novembre 1989), les éditions Hermann ont eu la bonne initiative de ressortir le roman de Jean Pierre Faye intitulé L’Ecluse. Notre auteur a obtenu le prix Renaudot en 1964 pour ce roman à l’époque publié au Seuil. Ce livre parle du mur et pour son J. P. Faye, c’est le personnage principal.

    Quelques mots sur notre auteur en guise de présentation. Né en 1925 à Paris, Jean Pierre Faye devient membre de la prestigieuse revue Tel Quel de 1964 à 1967 avant de la quitter pour créer sa propre revue Change aux cotés de Jacques Roubaud et Maurice Roche. Après avoir co-fondé le collège internationale de philosophie en 1981, il est devenu en 1986 le président de l'Université Européenne de la Recherche. Il est considéré aujourd’hui comme l’un des derniers intellectuels influents, il a côtoyé notamment Michel Foucault ou encore Gilles Deleuze.  

    Remettons nous dans le contexte historique tout d’abord. Le mur de Berlin qualifié « du mur de la honte » a été construit dans la nuit du 12 au 13 août 1961 pour séparer la ville en deux - avec d’un coté celui du camp impérialiste des Etats-Unis d’Amérique et de l’autre le camp soviétique de l’URSS - surtout afin d’enrailler le flux allemands traversant la frontière pour passer à l’Ouest. On estime qu’environ 3 millions d’allemands, entre 1949 et 1961, ont ainsi fuit l’Est et le système communiste pour lequel ils étaient peu enclins à suivre le programme. Cette défection a poussé les dirigeants du blocs soviétiques à prendre cette mesure d’édification de ce mur au mépris de la controverse internationale qu’elle a immédiatement suscitée.  

    On ne peut pas parler à proprement d’intrigue. Le premier chapitre est assez étrange et il est à l’image de ce qui va suivre. Une femme est à l’arrière d’une voiture peut-être dissimulée parce qu’elle doit traverser un poste de frontière avec à son bord une autre femme et un homme qui conduit et dont on pense qu’il a eu une aventure avec la femme cachée, mais rien n’est certain. On est presque sûr que la femme cachée a aimé cet homme mais qu’elle s’est résignée à le laisser partir et peut être à l’oublier. La suite du livre met en scène une femme qui s’appelle Vanna puis Van. Elle vit seule et se fait héberger dans un modeste appartement, se rend au théâtre « de l’autre coté » puis s’aventure dans un café et se met à parler avec un inconnu de son mariage manqué, tout comme celui de cet homme, d’ailleurs. On apprend qu’elle a travaillé dans une agence de voyage, qu’elle a été amenée à voyager beaucoup, à Paris notamment. Elle est tombée longuement malade, elle a perdu son emploi et s’est fait remplacer. Tout s’arrange quand elle trouve par l’intermédiaire d’un certain Carl Otto un emploi à l’ambassade de France. Cependant son nouvel emploi ne lui permet plus de passer « de l’autre coté » qu’à de rares exceptions. Elle côtoie des individus dont on a du mal à identifier leur fonction comme ce professeur Pechtein ou encore cet Otto. On parle d’une étrange disparition celle de Lena ou Leda Zoi une ressortissante russe, avec laquelle Vanna a eu brève entrevue, qui s’est noyée près de l’écluse.
     Le titre évoque une étendue d’eau contrôlée pour faire passer de l’autre côté les embarcations. Berlin n’est jamais nommée clairement mais on comprend qu’elle est comparée à une île coupée en deux. Faye file la métaphore tout au long du livre et nous donne à lire une intrigue ou la ville est le personnage principal. Nous n’avons que trop peu d’éléments matériels pour la définir si ce n’est qu’il y a un mur et de gros tuyaux qui le suivent et le prolongent. L’atmosphère est pesante (suspicion qui ne dit pas son nom entre les gens, les voisins, les habitués dans les cafés), grise et sombre à la fois, vaporeuse et humide, les scènes la plupart du temps se déroule la nuit. On peut avoir en image des séquences du film de Wim Wenders Les ailes du désirs pour se représenter le décors dans lequel l’intrigue de L’Ecluse prend sa source. Mais ici nous n’avons pas de politique, aucun événement historique n’est évoqué ni même un personnage célèbre permettant de baliser dans le temps notre roman que nous sommes en train de lire. C’est un livre d’atmosphère disparate, nébuleux pourrait-on dire puisque le livre est construit par de longs dialogues entre les personnages, des scènes de la vie, rencontre dans les cafés, espacés par des silences représentés par des sauts de lignes dans la page. On peut parler d’intrigue en suspend au même titre que Le ravissement de Lol V. Stein de Marguerite Duras paru la même année.
    On est absorbé par ce roman dans la mesure où on ignore où on va aller, vers quelle finalité il veut nous emmener, on ne sait d’ailleurs pas ce qui nous attend d’un paragraphe à l’autre mais on prend plaisir à le lire pour l’atmosphère de clair obscur qui se dégage. Un roman poétique pourrait-on dire en somme.


    David GOULOIS – Mai 2009









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